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Interview de Vincent Armbruster, Directeur de l’Institut Supérieur d’Ingénieurs de Franche-Comté (ISIFC)

10 novembre 2020 Partagez sur :

Portrait Vincent Armbruster, ISI FCAER BFC : Depuis quand existe l’ISIFC ?
Vincent Armbruster : L’ISIFC a été créée au sein de l’Université de Franche-Comté en septembre 2001, et va donc pouvoir fêter ses 20 ans l’année prochaine.
Cette formation d’ingénieurs en génie biomédical est née avec l’idée de former des scientifiques capables de dialoguer avec des médecins et traduire leurs problématiques pour développer de nouvelles technologies pour la santé.
Depuis, l’école s’est agrandie et forme environ 50 élèves par année sur 3 ans, auxquels s’ajoutent une dizaine d’élèves étrangers en master international.

AER BFC : En quelle année avez-vous pris vos fonctions de direction ?
Vincent Armbruster : Après avoir réalisé une thèse au laboratoire d’optique Pierre-Michel Duffieux (département d’optique de FEMTO-ST aujourd’hui), j’ai travaillé pendant plus de quatre ans à développer des outils de mesures pour la dermatologie. Ce fut mon premier contact avec les dispositifs médicaux.
Après cette période et une phase de création d’entreprise, j’ai gardé le lien avec l’innovation au travers du poste de Chargé de projet de la plateforme technologique (PFT) optique DISO entre le lycée polyvalent d’optique de Morez, le lycée polyvalent de Champagnole, et FEMTO-ST.
Pendant cette période j’ai pris le rôle d’expert optique au sein de l’entreprise universitaire Biotika de l’ISIFC. Y retrouvant le dynamisme et la proximité avec les étudiants que j’avais au sein du lycée de Morez, je me suis présenté au poste de direction de l’ISIFC à la suite de Nadia Butterlin.  J’ai ainsi été élu à la direction de l’école en 2015, et viens de renouveler mon mandat pour 5 ans.

AER BFC : Quelles sont les particularités de l’ISIFC ?
Vincent Armbruster : L’ISIFC est une école d’ingénieurs spécialistes du dispositif médical interne à l’Université de Franche-Comté.  Elle est la seule école nationale à être totalement dédiée aux dispositifs médicaux.
Nos formations s’articulent autour d’une triple culture :

  • sciences pour l’ingénieur ;
  • biologie – santé ;
  • réglementaire – clinique.

L’ISIFC se veut très proche des industries du dispositif médical, c’est pourquoi nos étudiants peuvent réaliser leur projet de fin d’études de trois manières différentes.
La première, appelée « cellule R&D » est en lien avec la recherche et permet aux étudiants de travailler sur des sujets de recherche (FEMTO-ST, laboratoires du CHU,…).
La seconde, appelée « Stratégie Industrielle » menée en partenariat avec le Pôle des Microtechniques (PMT), p ropose aux étudiants d’aider les entreprises à réaliser des analyses de marché ou de produit pour leur développement.
Enfin, le troisième type de projets d’études à l’ISIFC est au travers de Biotika®, une structure industrielle au sein de l’école dont les ingénieurs sont des élèves et les chefs de services des enseignants. Biotika® agit comme un bureau d’études pour les entreprises et un outil de maturation de projets pour les start-ups. Elle permet aux entreprises et aux médecins de s’appuyer sur l’ensemble des compétences de l’école qu’elles soient technologiques, réglementaires ou cliniques.  Les projets développés peuvent être des prototypes de validation (mécaniques, électroniques, optiques…), ou un appui réglementaire ou clinique. Biotika® s’inscrit souvent comme le premier soutien à de nouveaux projets avant de passer la main aux consultants et industriels locaux, qu’elle n’a pas vocation à remplacer.

AER BFC : Quelles sont les limites géographiques de votre intervention ?
Vincent Armbruster : Pour la formation ingénieurs, l’essentiel des étudiants sont recrutés sur la France entière et les ingénieurs diplômés se répartissent en Franche-Comté (21%), dans le reste de la France (53%), en Suisse (19%) et dans le reste du monde (7%).
L’ISIFC possède également un master international en anglais dédié à la formation des étrangers. L’essentiel des cohortes vient d’Asie (Inde, Chine…) et d’Afrique (Maroc, Rwanda…).

AER BFC : Quels chiffres clés pourraient illustrer votre structure ?
Vincent Armbruster :   Chaque année, l’ISIFC diplôme une cinquantaine d’ingénieurs en génie biomédical, 4 à 12 masters internationaux, et une petite vingtaine de diplômés d’université (DU) dans des spécialités industrielles du dispositif médical que sont les affaires réglementaires, les affaires cliniques, les investigations cliniques et le système de management de la qualité.
L’ISIFC s’appuie sur un réseau de 669 ingénieurs diplômés qui lui permet d’être reconnu pour ses compétences par le monde industriel des dispositifs médicaux.
Ainsi, l’école reçoit environ 180 offres de stages et une trentaine de propositions de contrat de professionnalisation par an pour ses 50 étudiants ingénieurs.

AER BFC : Quelle est votre actualité ?
Vincent Armbruster :   L’ISIFC vient d’assurer sa huitième « Rentrée du DM », formation destinée aux industriels du domaine du dispositif médical sur l’actualité des affaires réglementaires et cliniques. Organisée avec l’appui du Pôle des Microtechniques (PMT), cette formation a comptabilisé pas moins de 200 personnes par jour et 149 entreprises venant de France et Suisse, malgré la crise sanitaire.

Par ailleurs, l’ISIFC va bientôt investir 200 m² de locaux appartenant au Grand Besançon dans le bâtiment BioInnovation, aux côtés de l’Établissement Français du Sang (l’EFS).
Cet espace sera destiné aux projets d’étudiants, notamment au travers de Biotika®, (cf. plus haut). Des modules de formation sur la stratégie de développement industriel et la création d’entreprises y seront également développés.

Enfin, à plus long terme, la région, la communauté d’agglomération et l’Université de Franche-Comté investissent dans un nouveau bâtiment pour l’école sur le campus de La Bouloie. Ce nouveau bâtiment devrait être livré d’ici 2023 et permettra d’augmenter les effectifs étudiants de l’école.

AER BFC : Quels sont les contacts privilégiés de votre structure ?
Vincent Armbruster :  

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Interview réalisée par Céline MARMONT, Chargée d’appui – Actions innovation.