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Synthèse de l’atelier technique de l’AER BFC sur la coopération entre concurrents dans le domaine des transitions environnementales, écologiques et sociétales

14 décembre 2023 L'agence, Innovation / Recherche Partagez sur :

Pour aller plus loin sur le thème de l’édition 2022 de Créer Demain, 2 jours pour innover « L’intelligence collective, un puissant levier pour innover », l’AER BFC organisait une demi-journée technique jeudi 29 mai à l’ESIREM de Dijon, animée par Martin DUVAL, co-Fondateur et co-Président de Bluenove, qui est également intervenu lors de la conférence « Innover plus vite ensemble ». Dans le cadre de Créer Demain, Innov’tour, le sujet était « Collaborer avec ses concurrents pour accélérer les transitions ».  

Contexte 

  • On ne parle pas assez du fait que certains caps des transitions (énergétiques, écologiques, sociétales) seront aussi franchis grâce à la « collaboration entre concurrents ». 
  • Chaque acteur tente trop souvent de résoudre « de son côté », avec ses propres moyens (par nature plus limités), ou dans un esprit de pure compétitivité commerciale et d’avantage marketing, telle problématique d’éco-conception, de recyclage des déchets, de sobriété, d’impact sur le climat, sur la biodiversité, etc.  
  • Bien plus de marges de manœuvre et d’ambition seraient à leur portée en envisageant de coopérer avec leurs concurrents sur ces enjeux. 
  • Certes la notion de « coopétition » existe depuis longtemps, mais elle a été plutôt pratiquée dans des contextes d’accords de nouveaux marchés à développer, d’optimisation des achats, de partages d’infrastructures, et elle est à reconsidérer à la lumière des urgences climatiques et écologiques d’aujourd’hui. 

Le concurrent : cette partie prenante souvent délaissée … 

  • Un des champs de l’Open Innovation sous exploité, qui est désormais à revisiter profondément dans le contexte des enjeux environnementaux et sociétaux actuels. 
  • Parmi les parties prenantes à impliquer, les concurrents sont souvent la dernière roue du carrosse, parce que bien sûr dans la mesure où les approches partenariales sont les plus complexes à envisager et animer, alors que le potentiel d’impact est peut-être le plus grand et le plus rapide. 
  • Pas assez de méthodes dédiées pour collaborer dans ce contexte spécifique, pas assez de cas partagés et communiqués, pas beaucoup de publications disponibles à ce jour, que ce soit par les praticiens, experts, consultants, ou du coôté académique. 

Plusieurs exemples montrent que c’est possible : Citeo et les éco-organismes, la coalition Air Liquide  / Schneider Electric / Valeo / PSA pendant la crise du Covid, etc. 

Tout reste à inventer

  • Des coalitions pour des consultations citoyennes de plus grande ampleur ? 
  • Des méthodologies d’animation d’ateliers créatifs ou de Design à penser pour des participants concurrents, 
  • Des séminaires entre directions de la RSE et de l’Innovation entre entreprises concurrentes pour évoquer des pistes de partenariats ? 
  • Etc.

Pour faire suite à un moment d’introduction du sujet, trois axes de réflexion ont été initiés en sous-groupes

  • Identifier les sujets, thèmes, enjeux particulièrement propices à une telle collaboration 
  • Identifier les freins et les pistes de solutions pour les lever 
  • Et imaginer comment mettre en place de telles initiatives

Pour plus d’informations sur cette introduction : cf. l’article sur Linkedin : https://www.linkedin.com/pulse/la-collaboration-entre-concurrents-nouvelle-fronti%25C3%25A8re-martin-duval  

Synthèse générale de l’atelier technique structuré autour des 3 sous-ateliers

La question de la collaboration entre concurrents dans les domaines des transitions environnementales, écologiques et sociétales est riche en nuances et en complexités. Cette collaboration est souvent vue comme une contradiction en termes, compte tenu de la nature compétitive des marchés. Toutefois, les ateliers ont démontré qu’il est non seulement possible, mais aussi souhaitable, de réunir des entreprises concurrentes autour de défis communs

Initier des opportunités de collaboration 

Le premier atelier s’est concentré sur les opportunités pour initier une telle collaboration. Malgré les obstacles réglementaires et les risques liés à la dynamique concurrentielle, une approche volontaire peut briser ces barrières. Des projets collaboratifs à l’échelle nationale, notamment en R&D, montrent que la coopération peut mener à une évolution positive de la réglementation. Des initiatives locales, comme l’optimisation du sourcing, ou l’implication accrue des citoyens, peuvent également servir de tremplins pour la coopération. Il a été suggéré de mettre en avant des exemples réussis de telles collaborations pour inspirer et mesurer les progrès. 

Lever les freins à la collaboration 

Le second atelier a examiné les freins à cette collaboration, qui vont du manque de culture de coopération à la peur du changement et des impacts sur le chiffre d’affaires. La solution réside dans une série de mesures éducatives et organisationnelles. Des programmes de formation spécifiques peuvent aider à redonner du sens à la collaboration, surtout dans des secteurs controversés. La confidentialité bien gérée et le rôle des tiers de confiance, tels que les syndicats professionnels, peuvent aider à surmonter les défis relationnels et opérationnels. L’éducation dès le stade universitaire sur la coopération et la concurrence pourrait également préparer le terrain pour une culture d’entreprise plus collaborative à l’avenir. 

Thèmes propices à la collaboration 

Le troisième atelier a mis en lumière plusieurs domaines dans lesquels cette collaboration serait particulièrement bénéfique. La mutualisation des ressources, le transfert de compétences et de déchets, et l’adaptation aux contraintes législatives ou crises sont des terrains propices pour l’action collective. Un label pourrait même être créé pour reconnaître et récompenser la coopération efficace entre concurrents. 

Conclusions 

En somme, pour transformer cette collaboration idéale en réalité, il faut une volonté partagée, des actions éducatives, des tiers de confiance et un cadre réglementaire clair. Ce n’est qu’ainsi que les concurrents pourront dépasser leurs différences et travailler ensemble pour relever les défis environnementaux, écologiques et sociétaux que notre monde doit affronter.